Né à Marseille il y a bien longtemps, Charles Gobi a d’abord été photographe de génie puis infographiste de talent avant de devenir dessinateur de presse d’exception tout en continuant à l’occasion d’être tantôt ceci et tantôt cela. C’est ainsi qu’il a pu amasser une fortune considérable qui laisse les pauvres ordinaires sur le cul.
S’étant mis dans la tête qu’il serait rigolo de susciter également l’envie des Suisses blindés, des Qataris fricophiles ou des évadés fiscaux les plus en vue, Charles Gobi a entrepris d’écrire des romans qui devraient lui rapporter bonbon si seulement un francophone sur cent en achète huit ou qu’un francophile sur deux cent douze en achète cinq.
Le domaine de prédilection de notre écrivain, est Marseille, ses habitants, leurs travers, leurs droitures, leurs exubérances ou leurs silences féconds voire les dimensions de leurs organes reproducteurs. Si l’on considère que les cadavres qui s’additionnent au fil des pages sont les marqueurs indélébiles du roman noir, alors l’œuvre de Gobi est noire comme une pète de chèvre mais si l’on prend en compte la bonhomie criminelle qui anime ses personnages alors nous conviendrons que nous nageons bel et bien dans un humanisme mortifère éclairé cependant mâtiné d’un goût avéré pour le pastis. Cette nomenclature étant nouvelle nous conseillerons aux libraires d’y consacrer une tête de gondole bien en vue assortie d’une animation branchée : strip-tease de la fille de la boulangerie d’en face, distribution de chichis fregis aux visiteurs au son de quelque ritournelle exécutée sans état d’âme par Quartiers Nord.
Aujourd’hui la population marseillaise se trouve à nouveau divisée entre ceux qui ont lu Charles Gobi et ceux qui n’ont pas encore fini de le lire.
Bref, ça va charcler…